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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

28 Mar

Joël ANDRIANOMEARISOA « Things and Something to Remember Before Dayligh »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Textile Contemporain, #Expo Solo Show

Détail "Things and something to remember before daylight Act II", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Détail "Things and something to remember before daylight Act II", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Du 9 mars au 17 avril 2024

 

 

 

Almine Rech est heureuse de présenter dans son espace parisien une exposition monographique de Joël Andrianomearisoa, Connu pour son investigation de la matérialité des sentiments, l’artiste explore l’universalité des expériences humaines, passant le plus souvent par l’abstraction pour construire des strates de narrations complexes.

 

 

Telle une mise à plat de son vocabulaire, l’exposition rassemble exceptionnellement l’extraordinaire diversité des médiums de prédilection de Joël Andrianomearisoa. Néons, son, poésie, tableaux, tapisseries, sculptures, objets usuels : autant d’éléments de son langage plastique sont réunis autour d’un rapport intime à l’artisanat.

 

 

"Things and something to remember before daylight Act I,II, III,IV et V, 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Things and something to remember before daylight Act I,II, III,IV et V, 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Things and something to remember before daylight Act III", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Things and something to remember before daylight Act III", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Ashes", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Ashes", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Moins une célébration des savoir-faire, cette exposition investigue surtout le faire, apparaissant telle une ode au travail manuel et non au préfabriqué, à l’industrialisé. En s’inscrivant pourtant dans la grande esthétique froide et arrêtée dans le temps du minimalisme, l’artiste y insère avec dextérité et d’apparence paradoxale le geste, l’individu, la voix, la poésie et les émotions.

 

 

 

Chaque espace apparaît comme un territoire d’investigation des nouvelles façons d’aborder le tableau à travers les nombreuses manières de travailler le textile avec la main. Coupé et cousu, filé et tissé, noué ou brodé, celui-ci devient le fil conducteur de l’exposition, tel un liant qui unit une salle à l’autre. Comme autant de réflexions, de travaux sur la mémoire, sur la main, ces matériaux sont collés les uns aux autres, transformés pour raconter des histoires nouvelles.

 

"Le mystère insondable des geographies sentimentales" -  "De la nuit noire de l’oubli jusq’aux notes imprévisible de nos destins" et "Dans les songes et la captivité des creux de la peau tant adorée", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Le mystère insondable des geographies sentimentales" - "De la nuit noire de l’oubli jusq’aux notes imprévisible de nos destins" et "Dans les songes et la captivité des creux de la peau tant adorée", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"La virginité des sentiments", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"La virginité des sentiments", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

En manipulant le textile autant que les mots, l’artiste imagine ici d’autres possibles, des choses et quelque chose à retenir avant le lever du jour, comme le suggère avec poésie le titre, dont l’imaginaire laisse supposer un entrelacement de songes, une fois la nuit tombée.

 

 

Telles des partitions sonores qui viennent ponctuer l’espace d’une nouvelle énergie, de grands rideaux tableaux redessinent les salles de la galerie. Ces parois souples proposent une nouvelle cartographie de l’espace, déployant des circulations et perceptions autres. Composés de bandes de textiles différents, mélangés, devenus des tableaux abstraits aux multiples strates, à l’image d’un collage, ces éléments suspendus viennent imbiber l’espace d’exposition d’une dimension sensorielle et font voyager d’un monde à un autre, comme des sas pour de nouvelles entrées. Presque proustiens, ces rideaux portent autant de souvenirs, de mémoires d’une sensorialité qui rappelle d’autres scénarios, des échos lointains. La matière parle ainsi dans l’ombre d’elle-même, dans son propre silence.

 

"Something", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Something", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Rien ne se donne à lire immédiatement, les œuvres se découvrent en passant par et à travers ces tissus. Joël Andrianomearisoa fait de l’espace d’exposition son propre labyrinthe, son laboratoire formel pour traduire une pluralité et complexité inhérentes à chacun et au monde qui nous entoure. Délicats, bifaces, ces tableaux rideaux racontent une fragilité, une vulnérabilité de l’expérience humaine, tout comme toutes les strates de pensée, de sentiments, souvent contradictoires. Ces deux faces, à l’image de la diversité des œuvres de l’exposition et de toute la polyphonie qui les compose, sont une allusion poétique à la pluralité de l’être et des émotions, à leurs tonalités multiples.

 

 

Entre deux temporalités, deux romanticismes, deux sentimentalités, Joël Andrianomearisoa joue avec une poésie de la dualité. Things and Something to Remember Before Daylight donne à voir ces états d’entre-deux, faisant de la galerie un espace liminal où deux réalités peuvent cohabiter, celles du rêve et du réel, du jour et de la nuit, celles du temps et des espaces pluriels, presque indicibles.

 

"Murmures", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Murmures", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Au revoir", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Au revoir", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Fabriquées à Madagascar, en Tunisie, en Belgique ou encore en France, les œuvres voyagent constamment entre les mondes, entre les langues, passant naturellement du français, au malgache, à l’anglais. A la lisière des mondes, Joël Andrianomearisoa ne cesse de croiser les territoires, les savoir-faire, les espaces interstitielles, les voix diverses qui construisent le quotidien.

 

 

Rythmée par le titre de l’exposition, la grande salle accueille les murmures de Camelia Jordana, deux néons, « Things » et « Something », dont l’ambiguïté suggèrent une poésie ouverte, comme des indices, des suggestions de sens cachés.

 

 

Six grands tableaux dans la même veine que de la série Les Herbes folles du vieux logis, dont le titre est un hommage au poète malgache Maurice Ramarozaka (1931-2010), recrée des paysages imaginaires. Dans une prochaine salle, des tapisseries d’Aubusson monochromes, cette fois tissées, sont présentées et, cachés derrière un rideau dans une petite pièce, des textes brodés sont distribués dans l’espace de manière sporadique. Des sculptures minimales faites de fibres végétales envahissent l’espace. La matière devient comme le dessin ré-agencé d’une nouvelle histoire, apparaissant comme des registres, des supports de texte. Enfouis dans ces nœuds, mis dans l’ombre, les mots sont comme un mystère à découvrir.

 

"Entre nous, entrelacs et ornements Act I; II; III; IV", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Entre nous, entrelacs et ornements Act I; II; III; IV", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Un chant d’oiseau au refrain solitaire", 2024 et "Archives of a sentimental territory", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

"Un chant d’oiseau au refrain solitaire", 2024 et "Archives of a sentimental territory", 2024 de Joël ANDRIANOMEARISOA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Almine RECH - Paris © Photo Éric Simon

Pour finir, comme à son habitude, en faisant coïncider deux niveaux, Joël Andrianomearisoa fait rentrer l’art dans la réalité avec ses objets éditions qui rendent l’exposition virale. Sont présentés sur des étagères blanches autant d’objets usuels pour la maison, à apporter chez soi ou à porter sur son corps, à offrir, à perdre… qui viennent ainsi habiter le quotidien de ceux qui les ont pris, comme une extension possible du temps de l’exposition.

 

 

Tel un slogan ou encore un statement poétique, Things and Something to Remember Before Daylight peut se lire de plusieurs manières, comme un espace à multiples entrées, sans début ni fin. En changeant audacieusement le sens de lecture, Joël Andrianomearisoa encourage le spectateur à se perdre dans les méandres de ses tableaux, de ses mots, à rentrer dans les mystères d’un lever du soleil approchant, aux heures suspendues de la nuit quand tout n’est que songe, rêverie et sentimentalité.

 

- Jérôme Sans, critique and curateur

 

La pièce sonore You Are a été produite en collaboration avec Camélia Jordana. La pièce olfactive a été produite avec la complicité de Diptyque.

Galerie Almine RECH

64, rue de Turenne

75003 Paris

 

 

Site officiel

 

 

Jours et Horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 11h à 19h

 

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