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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

09 Jun

Eva JOSPIN « Dessins pour un jardin »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Dessin Contemporain

© Photo Éric Simon

© Photo Éric Simon

Du 11 mai 2022 au 3 juillet 2022

 

 

Eva Jospin est la nouvelle invitée du cycle du cabinet des dessins consacrés aux artistes diplômés des Beaux-Arts de Paris qui s’imposent sur la scène artistique internationale.

 

Pour l’occasion, l’artiste, connue pour ses sculptures – forêts composées principalement de carton, grottes ou folies en béton et pierre naturelle –, expose pour la première fois des dessins réalisés à l’encre de Chine. Une dizaine d’œuvres graphiques qui visitent les thèmes chers à l’artiste, mettant à jour le jeu de lignes et de stratifications qui structure toutes ses explorations.

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

C’est une sélection exclusive d’œuvres à l’encre de Chine qu’Eva Jospin propose pour le cabinet des dessins, riche de près de 

25 000 œuvres. En tant que familière de l’esquisse, qu’elle pratique quotidiennement pour la réalisation de ses sculptures, l’artiste recense dans son travail deux types de dessins. Le premier est justement celui qu’elle compose à des fins préparatoires, plan de construction à valeur explicative pour son atelier de fabrication.

 

"Nymphée", 2018 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Nymphée", 2018 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

Le second est une recherche esthétique, à travers un médium qu’elle a chéri pendant ses études, et qu’elle retrouve toujours avec bonheur pour exprimer ce que les autres matériaux ou techniques ne peuvent raconter.

 

À la différence du volume qui caractérise généralement ses œuvres, le dessin plat permet un regard en surplomb, comme une cartographie donnant à voir des reliefs symbolisés. Parce que les traits qu’elle exécute avec minutie évoquent cette idée de courbe de niveau voire d’empreinte digitale, ils renvoient aussi à la planche saillante qui conduit à l’estampe.

 

 

En filigrane, on retrouve une référence à la gravure, technique qu’elle a notamment exercée au cours de sa carrière, à travers l’eau-forte, et qu’elle a privilégiée pour répondre à une commande du musée du Louvre. À cette occasion, elle est entrée dans la collection des chalcographies des musées nationaux, avec Grotto en 2017.

"Esqisses pour côté cour-côté jardin", 2021 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Esqisses pour côté cour-côté jardin", 2021 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Smyrne", 1838 de Louis François Sébastien FAUVEL - Courtesy Beaux Arts Paris © Photo Éric Simon

"Smyrne", 1838 de Louis François Sébastien FAUVEL - Courtesy Beaux Arts Paris © Photo Éric Simon

Pour mettre en dialogue des œuvres anciennes avec celles qu’elle a réalisées, sa préférence est allée vers les envois des architectes pensionnaires à l’Académie de France à Rome, consacrés à la Basilique de Constantin, Hector-Marie-Désiré d’Espouy (1888) et Jean-Jacques Haffner (1921) : ils donnent chacun à leur manière une vision spectaculaire de l’édifice.

 

 

Elle a ensuite privilégié un dessin du peintre, archéologue et diplomate, Louis-François-Sébastien Fauvel, qui représente une coupe extraordinaire de la célèbre grotte Saint-Jean sur l’île d’Antiparos (1789) et quatre dessins de Louis-François Cassas, qui séjourne plusieurs années à Rome pour y relever les monuments antiques en ruine.

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Sans titre", 2022 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

Avec d’Espouy, Haffner et Cassas, Eva Jospin fait résonner son amour pour l’architecture de l’antiquité romaine en particulier, appréciant ces édifices pour leur caractère monumental mais aussi leur aspect en ruine. Laissés à l’abandon et envahis par la végétation, ils sont pour elle une source inépuisable de contemplation et de rêverie. Conçus comme exercices, ces œuvres prennent pour cette diplômée des Beaux-Arts de Paris une valeur d’archive et d’apprentissage inestimable.

 

Avec Fauvel, elle partage la fascination pour les grottes. Celle, majestueuse, qui est représentée, est théâtrale car de nombreuses célébrations s’y sont tenues, et touchante pour Eva Jospin puisqu’elle l’a visitée lors d’un séjour dans les Cyclades.

 

Au-delà des sujets figurés, le fil conducteur est l’esprit du « Grand Tour », ce voyage d’initiation à la beauté et au monde que les artistes devaient accomplir aux XVIIe et XVIIIe siècles, pérégrinant de capitales en hauts-lieux culturels pour y contempler des chefs-d’œuvre antiques et s’en inspirer.

"Petit Diorama", 2019 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

"Petit Diorama", 2019 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste © Photo Éric Simon

C’est de cette tradition qu’est né le prix de Rome, bourse attribuée à de jeunes artistes pour se perfectionner dans leurs disciplines, tel d’Espouy, évalué lors de sa quatrième année par les dessins ici présentés. Supprimé en 1968, le concours s’est transformé en pension à la villa Médicis, dont a pu bénéficier Eva Jospin après ses études aux Beaux-Arts de Paris.

 

 

C’est au cours de son séjour qu’elle découvre au Palais Colonna la salle des broderies en compagnie d’une restauratrice de tissu. Ici commence un projet de grande ampleur, celui de concevoir des paysages brodés. Les esquisses préliminaires nécessaires à l’élaboration des pièces vont influencer son style de dessin, car le sens du trait préside au sens de la broderie.

"Grotto 1", 2019 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste

"Grotto 1", 2019 de Eva JOSPIN - Courtesy de l'artiste

Sa main désormais instruite de toutes ces expériences a composé pour le cabinet des dessins des Beaux-Arts des œuvres telles des rêveries poétiques, greffées sur une structure familière – qu’il s’agisse d’élément architectural (façade d’église, cénotaphe, folie) ou d’élément naturel (grotte, falaise, monticule). Une promenade optique oscillant entre langage conscient partagé et monde souterrain, propre à chaque regardant.

 

Commissariat : Emmanuelle Brugerolles

 

Beaux-Arts de Paris

Cabinet des dessins

14 rue Bonaparte

75006 Paris

 

https://www.beauxartsparis.fr/fr

 

Jours et horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h à 19h.

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